841. 841 PAGES ! Il m'en aura fallu, du temps, pour venir à bout du volumineux roman de James Ellroy sorti en 2009. Pendant qu'il virevolte de télés en journaux, du web à la radio pour la sortie de son opus 2010, j'en étais encore à lire sa prose made in 2009. Parce que cela prend du temps un auteur aussi foisonnant lorsqu'il décide de raconter l'Amérique des années 60. Toute l'Amérique. Celle de J. Edgar Hoover, celle du FBI, celle du racisme à son apogée, celle de la révolte des noirs, celle des groupuscules, celle du mensonge, celle des complots, celle des arnaques, celle des chantages, celle de l'aveuglement, celle de la Politique extérieure de Port-au-Prince à la République Dominicaine, celle de Cuba, celle de cet impérialisme qui ne disait pas encore son nom, celle de l'hégémonie, celle des assassinats de JFK, de Martin Luther King et de Robert Kennedy, celle de...
Ellroy s'attaque à des pans entiers de l'Histoire de son pays, et pour mener à bien son plan quasi destructeur, il pioche trois personnages spécialisés dans les basses oeuvres, habitants permanents des écuries d'Augias : Dwight, missionné par le boss du FBI, Wayne, ancien flic ou encore Don, détective privé voyeur. A eux trois, ils rassemblent cet effroyable opéra de la manigance, du billard à 10 bandes pour bousculer, taillader et détruire un autre monde en marche. A partir de ce qui ne semble être qu'un fait divers (l'attaque du fourgon blindé au petit matin), James Ellroy déploie ses ailes dans le rôle de l'implacable metteur en scène. Malin, il décide de dérouler son bouillonnant scénario en prévenant le lecteur d'entrée que ce qu'il va lire est le fruit du travail de recherche d'un narrateur (trop) bien informé. Les confidences, les telex, les conversations téléphoniques retranscrites, les journaux intimes recopiés... Tout est là pour que l'intimité et le petit bout de lorgnette fassent de l'Histoire, l'histoire...
Alors parfois, on s'y perd un peu, beaucoup. Des noms en cascade, des enquêtes qui n'en sont plus, puis qui reviennent à nouveau. Des personnages que l'on perd puis que l'on retrouve. Tout est imbriqué dans cette frénésie qui m'a parfois donné le sentiment de voir défiler le "JFK" d'Oliver Stone. On se laisse embarquer malgré nous. On sait en recoin de pages qui dans "Underworld USA" est l'assassin de Luther King et de JFK, on connaît les opérations de déstabilisation menées par les autorités dans le cadre des élections présidentielles américaines, on sait qui mène la danse dans cette vaste cabale où tous ont les mains ensanglantées et quelques morts sur l'inconscience. Malgré tout, l'enquête du fourgon blindé trouvera son épilogue dans une impeccable destruction du château de cartes. Une carte après l'autre, impitoyablement. James Ellroy fait ici preuve d'une incroyable maîtrise du récit, tenant de bout en bout cette enquête sur plus d'une décennie. Là où l'on fatigue de cette matière en fusion, l'auteur tient le cap sans sourciller pour emmener le lecteur vers l'épuisant périple d'une Amérique dans une ultime tentative de rédemption. En vain ?
Ellroy s'attaque à des pans entiers de l'Histoire de son pays, et pour mener à bien son plan quasi destructeur, il pioche trois personnages spécialisés dans les basses oeuvres, habitants permanents des écuries d'Augias : Dwight, missionné par le boss du FBI, Wayne, ancien flic ou encore Don, détective privé voyeur. A eux trois, ils rassemblent cet effroyable opéra de la manigance, du billard à 10 bandes pour bousculer, taillader et détruire un autre monde en marche. A partir de ce qui ne semble être qu'un fait divers (l'attaque du fourgon blindé au petit matin), James Ellroy déploie ses ailes dans le rôle de l'implacable metteur en scène. Malin, il décide de dérouler son bouillonnant scénario en prévenant le lecteur d'entrée que ce qu'il va lire est le fruit du travail de recherche d'un narrateur (trop) bien informé. Les confidences, les telex, les conversations téléphoniques retranscrites, les journaux intimes recopiés... Tout est là pour que l'intimité et le petit bout de lorgnette fassent de l'Histoire, l'histoire...
Alors parfois, on s'y perd un peu, beaucoup. Des noms en cascade, des enquêtes qui n'en sont plus, puis qui reviennent à nouveau. Des personnages que l'on perd puis que l'on retrouve. Tout est imbriqué dans cette frénésie qui m'a parfois donné le sentiment de voir défiler le "JFK" d'Oliver Stone. On se laisse embarquer malgré nous. On sait en recoin de pages qui dans "Underworld USA" est l'assassin de Luther King et de JFK, on connaît les opérations de déstabilisation menées par les autorités dans le cadre des élections présidentielles américaines, on sait qui mène la danse dans cette vaste cabale où tous ont les mains ensanglantées et quelques morts sur l'inconscience. Malgré tout, l'enquête du fourgon blindé trouvera son épilogue dans une impeccable destruction du château de cartes. Une carte après l'autre, impitoyablement. James Ellroy fait ici preuve d'une incroyable maîtrise du récit, tenant de bout en bout cette enquête sur plus d'une décennie. Là où l'on fatigue de cette matière en fusion, l'auteur tient le cap sans sourciller pour emmener le lecteur vers l'épuisant périple d'une Amérique dans une ultime tentative de rédemption. En vain ?
5 commentaires:
Je suis tout à fait preneuse... tout comme "Un pays à l'aube" de Lehane... c'est le temps qu'il faut, un temps de lecture assez long pour que je puisse m'y consacrer sans saucissonner ces textes plus que de raison...
Je n'ai toujours pas lu ses deux autres livres dans la même veine (American tabloid et American death trip) alors qu'ils sont dans ma PAL depuis des mois ! Alors je note celui-ci mais je ne suis pas prête à le lire dans un futur proche !
Je n'ai jamais lu Ellroy... et je ne suis toujours pas sûre d'être tentée. Le sujet de cette cuvée 2009 me tente bien mais j'ai peur que l'auteur me perde complètement au fil des pages. Peut-être pour les vacances, quand mon petit cerveau sera plus reposé ;-)
< Ys + Zarline : oui, je crois que ce livre appelle une certaine attention, voire même une certaine concentration. Un livre dans lequel il est difficile de "piocher" quand on a le temps...
< Joëlle : "Le Dalya Noir" est passionnant (et noir) à souhait, aussi...
Bonjour LVE, j'avais écrit le bien que je pensais de ce roman le 1er mars 2010. J'ai vraiment été séduite et ne me suis pas trop perdue dans la galerie des personnages. Bonne journée.
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