mardi 18 novembre 2008

"La lamentation du prépuce" de Shalom Auslander - Editions Belfond

Wouh. Ce fut sans doute mon premier… euh… mot en lisant les quelques lignes de la 4ème de couverture de La lamentation du prépuce : Entre Chaïm Potok, Woody Allen et Philip Roth (…). Alléchant, isn’t it ? C’est donc plein d’espoir que j’entamais ce roman-autobiographique. Serais-je le seul à attendre quelque espoir de quoi et/ou qui que ce soit ?

Shalom, embourgeoisé new yorkais, aujourd’hui journaliste émérite, écrivain reconnu, est dans l’attente de devenir jeune papa. Un bonheur, souvent, pour qui savoure ces moments d’une descendance assurée. Pas pour lui qui a quelques comptes à régler avec… Dieu, sa famille, son enfance. Un prétexte rêvé pour s’adonner aux retours sur soi, sur sa vie de petit garçon, d’ado, de jeune adulte, d’homme marié et d’adulte hypocondriaque du Tout-Puissant. Car Shalom a tenté longtemps de bien tenir son rang de jeune juif obéissant et concentré sur les contraintes souvent mal assumées d’une religion omniprésente. Mais peine perdu, en impie, il sombrera corps et âme au grand dam de ses parents : il s’intéressera aux filles surtout si elles ne sont pas vêtues, mangera pas cachère, mentira, volera… De quoi déambuler drôlement dans une vie d’homme.

On apprend ici trois milliards (allez, quatre…) de choses sur la religion juive et l’on s’y perd un peu (bravo tout de même au traducteur, Bernard Cohen) face à ses exigences et autres préceptes. Les situations sont convenues et l’histoire banale, le seul Salut du livre reposant franchement sur l’humour, la vision cataclysmique et narquoise du traumatisme religieux ainsi que sur l’inexorable sentiment d’une épée de Damoclès divine suspendue au-dessus de la tête et de la vie de Shalom. L’auteur s’adresse, hèle, interpelle, hurle et insulte directement Dieu au gré des obstacles de son existence peut-être pas si romancée que cela, au final.

Pas religieux pour deux sous, j’ai eu beaucoup de mal à comprendre cette emprise, ce poids insurmontable d’une vie qui se veut dès son origine toute tracée. A la recherche et au combat de sa propre liberté, Shalom Auslander bricole sa vie comme il peut, en marge des convenances qui devraient le guider. Un sentiment pour ce livre qui commence par wouh et qui finit par bof.


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