lundi 2 janvier 2012

Top et Flop 2011 de MON cinéma

A l'image de mes petits camarades de clapmag.fr, je m'essaie cette année aux Top et Flop cinéma de l'année 2011.

Dans mon, Top 10, en n°10, je place "Carnage" de Roman Polanski. Un huis clos un brin étouffant, parfois "trop américain" dans ses préoccupations, qui voit deux couples régler leurs propres comptes sur le dos de leurs enfants. Un ball-trap sournois et remarquablement mis en scène par Polanski.

En n°9, place à "Winter's Bone" de Debra Granik. Une descente vertigineuse dans l'Amérique profonde qui n'est pas sans rappeler l'épatant "Frozen River" de Courtney Hunt. Un regard impitoyable sur le bord du gouffre de personnages aux abois avec quelques espoirs en coin. Mais pas beaucoup. Une jeune actrice ébouriffante, Jennifer Lawrence, dont on reparlera sûrement.

N°8, "Melancholia" de Lars Von Trier. Un casting miraculeux pour une fin du monde en ligne de mire. C'est tendu et auto-destructeur,mais fichtrement attirant comme un vertige. Un Von Trier du meilleur cru.

Le n°7 est la surprise du chef de fin d'année : "L'Irlandais" de John Michael McDonagh. Une comédie policière tordante qui voit l'Irlande s'opposer au(x) reste(s) du monde à coups de griffes anti-anglaises, d'accent au couteau et de répliques massacrantes. Un grand bonheur de spectateur, même si le scénario n'a rien d'une mise en abîme du cinéma mondial. Mais on s'en fout, avec ce pays-là et ces acteurs-là, on se régale.

"Easy Money" de Daniel Espinosa s'installe à la 6ème place de mon Top. Contrairement à ce que l'on pourrait penser de prime abord, ce film... suédois est un long-métrage ambitieux qui dévoile des pans d'une société scandinave mal connue : racisme, crapulerie, banditisme, communautarisme, petites frappes... Tout est fluide dans ce polar noir qui cache son esthétisme quasi-parfait.

Un Top sans que figurent les frangins Joel et Ethan Coen ne serait pas un vrai Top. C'est donc "True Grit" qui déboule en 5ème place. Ce remake d'un western réalisé par Henry Henry Hathaway (1969) d'après un livre de Charles Portis, a tous des ingrédients qui font les recettes des frères Coen : des gueules, des incompréhensions, des quiproquos, de l'humour et une mise en scène archi-maitrisée dans une lumière éblouissante. Une grande année pour les Coen.

"Polisse", n°4. Maïwen, la réalisatrice, montre là tout l'étendue de son talent d'observatrice. Mais elle sait également montrer et raconter ses personnages. A coups de saynètes qui racontent des itinéraires parfois d'une extrême lourdeur, elle arrive à ne pas "pathosiser" et en rester là, juste ce qu'il faut. Tour de force pour un film qui brasse par ailleurs un casting maousse costaud.

N°3 : "Incendies" de Denis Villeuneuve. Un vrai coup de coeur pour une découverte presque par hasard. Un film à la mécanique bien huilée qui traverse les années, les passés troubles... L'histoire d'une vie et de ses secrets où un frère et une soeur se prennent au jeu de savoir qui ils sont. Un choc.

"Drive" de Nicholas Winding Refn, n°2. On ne pourrait presque ne rien en dire, tellement ce film peu bavard représente le cinéma dans son essence même... Une histoire, un personnage, une mise en scène. Tout y est à sa place, sans défaut. Dans cette atmosphère, le réalisateur prouve une fois de plus qu'il est probablement l'un des meilleurs de sa génération... J'attends déjà son suivant avec une extrême impatience.

The tree of life, de Terrence Malick. Ce n°1 de mon Top ne souffre d'aucune contestation à mes yeux. Malgré les critiques et les rejets qu'il suscite, ce film nous rappelle qu'aller au cinéma c'est être invité à voir une oeuvre d'art. Une démarche artistique au même titre que visiter une exposition de peinture, écouter une symphonie, etc. Tout dans Tree of life est un appel aux sensations, aux souvenirs, à notre présent... Au retour sur nos propres interrogations, sur ce que nous sommes dans ce monde. Des images sublimes, un film qui prend son temps en instillant ses émotions, ses regards, ses abandons. Malick touché par la Grâce. Et nous avec.


Et dans les Flop 2011, alors ? Inutile d'en faire des tonnes, mais franchement quelle déception le "Somewhere" de Sofia Coppola. Un film mortifère qui place la réalisatrice, jusqu'alors sur un piédestal,parmi les curiosités avec son prochain film. Saura-t-elle sortir du guêpier complaisant dans lequel elle s'est elle-même fourrée ? Pourtant très attendu,"Ma part du gâteau" de Cédric Klapisch ne m'a pas vraiment convaincu. Une sensation que le réalisateur idéalise un monde qu'il ne connait pas, ou peu. Comme une déconnexion. Etrange.

Que dire de "Minuit à Paris" de Woody Allen ? Ben pas grand chose, justement. Blindé de clichés français, le film paresse alors qu'il devrait être douillet. "Contagion" de Steven Soderbergh devait quant à lui sortir le réalisateur de l'ornière de l'oubli. N'ayant plus trop la main sur ces derniers films, on pouvait fonder quelques espoirs d'un renouveau. Peine perdue, son film n'est que mécanique, certes bien menée, mais qui manque singulièrement de personnages et d'humanité. Elle aurait sûrement fait un très bon documentaire, cette "Contagion". J'adore Michel Gondry et sa folie, alors pourquoi ne pas lui trouver quelques circonstances atténuantes pour "Green Hornet". Loupé ! On cherche en vain cette folie. Gondry a vendu son âme à Hollywood. En attendant mieux, peut-être... Et pour finir, deuxfilms cons : "Thor" de Kenneth Branagh et "Cow boys et envahisseurs" de Jon Favreau. Mais qui suis-je donc allé faire dans ces galères ?