
Sébastien Gendron s’amuse à nous trimballer dans son univers barré où l’invraisemblable joyeux côtoie une réalité crue. A l’affût du client quel qu’il soit, sans distinctions socio-professionnelles, son héros à la morale paradoxalement tenace et tatillonne accueille le chaland avec le sérieux qui ferait passer le contrat de confiance d’un grand distributeur pour un chèque en blanc. Parce qu’en signant avec Dick Lapelouse, toujours à l’écoute attentive des desiderata de ses clients, on soigne proprement mais définitivement ses ennemis et autres arrogants à la petite semaine pollueurs de vie. Un travail bien fait qui satisfait tout son monde. Ou presque.
Le tri sélectif des ordures est drôle, écrit avec la légèreté des emmerdements qui s’annoncent, sans la peur des phrases balancées, méticuleusement imagées, infiniment sanglantes et résolument réjouissantes pour qui le petit commerce est l’avenir de l’homme dans un capitalisme de bon aloi. On pourrait s’insurger, on préfèrera nettement en profiter le sourire aux lèvres. Puis finalement, qui n’a jamais rêvé de se débarrasser de son chef de bureau ?
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