mardi 30 septembre 2008

"Le marché des amants" de Christine Angot - Editions de Seuil

Il y a les Pour. Il y a les Contre. Les un peu Pour. Et les farouchement Contre. J’avoue, je suis dans le camp des Pour. Depuis longtemps. Sur le tard. Depuis ce lendemain de prestation télévisée que j’avais trouvée fascinante, gênante. Pour. Depuis cette impression étrange d’une proximité alors que je suis à des années lumières. Pour. Parce qu’en deux mois, à cette époque, j’avais tout ingurgité de son œuvre. Oui. Son Œuvre. Majuscule. Je me sentais mal. Mais Pour. Il y avait cette fragilité, cette mauvaise foi, cette hystérie… Cette élocution, tête baissée, à débattre avec le sol. Monologue. Pour. Mais ses livres. Désordonnés. Fiévreux. Insupportables. Attirants. Je me faisais voyeur. Puis il y a Le marché des amants. Aujourd’hui. Déchiré. Détruit. Brûlé. Trop people. Trop truc. Trop machin. Con comme la lune. Insipide. Angot cul-cul…

Là-dedans, il y a Bruno et Christine. Un peu rappeur. Un peu écrivain. Un peu noir. Un peu blanche. Un peu les mauvais quartiers. Un peu les beaux… Un peu rien à faire ensemble. Et pourtant, c’est comme ça. Même si cela fait le désespoir de la bonne conscience, des ami(e)s, Bruno et Christine vivent leur histoire. Elle fait rarement semblant, Christine, elle pose ses questions et veut des réponses. Maintenant. Tout de suite. Sans attendre. Chiante. Invariablement. Bruno et Christine. On déroule la vie, la banale… des promenades, des nuits, des quelques soirées et de petits matins… On flâne. On s’arrête. On repart. On y croise Marc qui ne décide de rien. Christine passe de Bruno à Marc. De Marc à Bruno. Sans savoir. Sans être fixée. Départs et retrouvailles. Comme toujours. Elle dit qu’elle aime. Vraiment ? Il y a Charly, aussi. Le pote de Bruno. La trahison. Sans être fixée. Bruno et Christine. Marc. Et Charly. Le marché des amants. Pour.