J'aime Olivier Adam. Depuis longtemps. Depuis son livre "Falaises" qui m'avait ébloui par sa justesse, sa contemplation, son désespoir, son abandon, son humanité toute simple... C'est sa "marque de fabrique". L'expression n'est pas très jolie mais elle reflète de livre en livre la "petite musique" d'un auteur qui trace sa route. "Le cœur régulier" n'échappe pas à la règle. Sarah est meurtrie par la disparition de son frère. Elle a tout partagé depuis l'enfance avec celui qu'elle admire : il est rebelle, insoumis autant qu'elle s'est adaptée, immiscée dans la peau d'une mère de famille lisse drapée dans sa panoplie de "working girl". Avec la mort de Nathan, elle s'effondre, se repense, s'interroge et se noie dans les incertitudes du "et si j'avais oublié quelque chose...". Sarah est la narratrice de sa propre errance lorsqu'elle décide de partir au Japon sur les traces de ce frère disparu afin de comprendre, de s'expliquer cette mort prématurée. Elle se retrouve dans un village japonais où les habitants ont "l'habitude" des suicides puisque des gens viennent là se jeter depuis les falaises environnantes.
Oliver Adam est dans son élément. Les sentiments enfouis, les silences, l'absence, les odeurs, ces choses que l'on regarde en pensant tout bas que les ombres veillent malgré nous. Il sait magnifiquement raconter l'indicible, décrire les couleurs. Il fait ressentir le vent du large, il sait s'approprier l'espace pour représenter aux lecteurs un monde tactile que l'on oublie trop souvent. Sa force est là, dans cette approche minimaliste et sensorielle. Nous sommes au Japon, avec Sarah. Mais... mais quoi ? J'ai eu souvent l'impression avec "Le cœur régulier" de relire "A l'abri de rien" sorti en 2007 avec presque les mêmes ressorts : un femme narratrice, perdue... la mort d'une sœur, une recherche éperdue de la compréhension de choses, une famille en lambeaux... Certes, on est à la fois ému et transi à la lecture de ce "cœur régulier", mais l'on se dit aussi qu'Olivier Adam va devoir (re)visiter d'autres contrées humaines pour nous faire voyager dans son monde sans les impressions du déjà-vu (lu).
Oliver Adam est dans son élément. Les sentiments enfouis, les silences, l'absence, les odeurs, ces choses que l'on regarde en pensant tout bas que les ombres veillent malgré nous. Il sait magnifiquement raconter l'indicible, décrire les couleurs. Il fait ressentir le vent du large, il sait s'approprier l'espace pour représenter aux lecteurs un monde tactile que l'on oublie trop souvent. Sa force est là, dans cette approche minimaliste et sensorielle. Nous sommes au Japon, avec Sarah. Mais... mais quoi ? J'ai eu souvent l'impression avec "Le cœur régulier" de relire "A l'abri de rien" sorti en 2007 avec presque les mêmes ressorts : un femme narratrice, perdue... la mort d'une sœur, une recherche éperdue de la compréhension de choses, une famille en lambeaux... Certes, on est à la fois ému et transi à la lecture de ce "cœur régulier", mais l'on se dit aussi qu'Olivier Adam va devoir (re)visiter d'autres contrées humaines pour nous faire voyager dans son monde sans les impressions du déjà-vu (lu).
6 commentaires:
Dommage pour ce que tu en dis à la fin de ton article, mais enfin, pour moi qui n'ai jamais lu cet auteur, cela ne devrait pas me déranger, et ce que tu en dis m'attire. Je note.
Même impression pour ce qui concerne le personnage féminin qui ressemble beaucoup à celui du roman "A l'abri de rien". Par ailleurs, j'ai été déçue dans mes attentes par rapport au policier. Le personnage est creux et l'auteur n'a fait que survoler !
Je n'ai lu que des critiques négatives...
< May : ah oui, je crois vraiment que cela vaut la découverte si tu ne connais pas du tout.
< Anne O'nyme : en fait, pour lire "Le coeur régulier", il faudrait n'avoir jamais lu Adam. Et on l'aprécierait sans problème.
< Theoma : on est toujours plus dur avec ceux que l'on aprécie...
J'ai lu quelques billets positifs sur ce livre. J'avais envie de le lire mais maintenant j'hésite...
J'ai lu quelques billets positifs sur ce livre. J'avais envie de le lire mais maintenant j'hésite...
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