Il est là, posé. Le panda. Il va traverser discrètement le livre de Pascal Garnier. Il accompagne du regard Gabriel, reste d’être humain au lourd passif affectif qui s’installe dans une petite ville de Bretagne. D’où vient-il ? Qui est-il ? Tout le monde s’en fout presque, mais pas tant que ça. A lui seul, il réinjecte ces petits soubresauts de vie avec cette quiétude triste dans un quotidien omniprésent. Gabriel croise les gens et s’immisce imperceptiblement dans leur espace : des femmes et des hommes ébréchés par le temps qui passe et sur lequel ils n’ont aucune prise. Subissant le banal de la vie comme des survivants… Pour les consoler, les amadouer ou les rendre heureux, il leur fait à manger, le plus souvent. Il le fait si bien.
Pascal Garnier écrit admirablement. Basant son récit sur la simplicité, il crée une empathie discrète, presque hypnotisante, pour des personnages apparemment sans relief lorsqu’on ne fait que les croiser : une hôtesse d’accueil dans un hôtel terriblement seule, un restaurateur épuisé et malheureux, un couple en sursis. L’auteur prend son temps, dissèque mine de rien les atomes crochus, les regards dans le vide et les silences. Il magnifie subrepticement le petit ordre des choses et s’adonne avec délectation à l’inerte pesant. La théorie du panda est de ces beaux moments rares qui mêlent avec justesse une certaine ironie du sort, la tristesse, le désespoir et la tragédie avec la volonté farouche d’être encore à hauteur d’Homme. Puis, en filigrane, l’auteur délivre au fil des pages quelques bribes d’explications, quelques clés sur le parcours de Gabriel. Son histoire. On comprend, trop vite peut-être, que le dénouement a son évidence, qu’il est écrit. Que la trace laissée par Gabriel est indélébile… Comme celle de Pascal Garnier, décédé en mars dernier.
Pascal Garnier écrit admirablement. Basant son récit sur la simplicité, il crée une empathie discrète, presque hypnotisante, pour des personnages apparemment sans relief lorsqu’on ne fait que les croiser : une hôtesse d’accueil dans un hôtel terriblement seule, un restaurateur épuisé et malheureux, un couple en sursis. L’auteur prend son temps, dissèque mine de rien les atomes crochus, les regards dans le vide et les silences. Il magnifie subrepticement le petit ordre des choses et s’adonne avec délectation à l’inerte pesant. La théorie du panda est de ces beaux moments rares qui mêlent avec justesse une certaine ironie du sort, la tristesse, le désespoir et la tragédie avec la volonté farouche d’être encore à hauteur d’Homme. Puis, en filigrane, l’auteur délivre au fil des pages quelques bribes d’explications, quelques clés sur le parcours de Gabriel. Son histoire. On comprend, trop vite peut-être, que le dénouement a son évidence, qu’il est écrit. Que la trace laissée par Gabriel est indélébile… Comme celle de Pascal Garnier, décédé en mars dernier.
4 commentaires:
je note ce titre (et même le nom de cet auteur dont j'ignore tout !)
Depuis que je connais cet auteur avec l'A26, je lis tous ses livres, un grand maitre du roman noir. Essayez Comment va la douleur? et Le grand loin. Il écrit pour la jeunesse, M'sieur Victor est très bien pour les 10/12 ans.
ah ! et bien merci, justement je suis toujours en train de chercher des romans pour la jeunesse, histoire de varier les offres pour mon ado qui n'aime pas trop lire :)
< Pénéloppe : je vais effectivement commencer me montrer curieux et à engranger quelques titres. Ce serait dommage de s'arrêter en si bon chemin...
< Wictoria : ah, j'me disais bien aussi qu'un blog cela pouvait servir à quelque chose...
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