Marie s’emmerde. Plombée par une vie de rien, elle est perdue entre sa nostalgie d’adolescente et sa réalité de mère de famille paralysée d’ennui. Marie est devenue la spectatrice inerte de son monde qui se délite imperceptiblement, où ses envies et ses rêves ne sont plus qu’un lointain souvenir. Dans son Nord natal, elle suffoque, pendant que tout près d’elle, dans sa ville, la vie d’hommes et des femmes est en suspend. Tous n’ont qu’un objectif, attendre ici quoi qu’il en coûte, et traverser la Manche pour rejoindre l’Eldorado anglais.
Dans ce no man’s land affectif, ce désert d’abandon, Marie entrouvre doucement ce qu’il lui reste d’humanité, où l’ombre d’une sœur trop tôt disparue plane tel un fantôme. Et malgré elle, se lance obsessionnellement dans l’aide à ces réfugiés, ces émigrants perdus et abandonnés comme elle, à la recherche d’un espoir de survie. Marie, dès lors, perd peu à peu ses repères de mère responsable. Elle plonge les yeux fermés dans une occupation qui lui prend son temps et ses pensées, comme une échappatoire salvatrice à sa réalité pour une autre encore plus accablante. Il y a sans doute toujours pire que sa propre situation. Marie y laissera son argent, sa santé, avec son désespoir grandissant devant les yeux tristes de son mari, de ses enfants laissés-là, en pleine incompréhension. Même si Marie a conscience de ce tourbillon, elle ne luttera pas contre elle-même, contre son Moi plus fort qu’elle, elle plongera dans l’abîme pour se sentir exister, même maladroitement, même mal, jusqu’à la folie. Juste pour respirer.
Dans ce no man’s land affectif, ce désert d’abandon, Marie entrouvre doucement ce qu’il lui reste d’humanité, où l’ombre d’une sœur trop tôt disparue plane tel un fantôme. Et malgré elle, se lance obsessionnellement dans l’aide à ces réfugiés, ces émigrants perdus et abandonnés comme elle, à la recherche d’un espoir de survie. Marie, dès lors, perd peu à peu ses repères de mère responsable. Elle plonge les yeux fermés dans une occupation qui lui prend son temps et ses pensées, comme une échappatoire salvatrice à sa réalité pour une autre encore plus accablante. Il y a sans doute toujours pire que sa propre situation. Marie y laissera son argent, sa santé, avec son désespoir grandissant devant les yeux tristes de son mari, de ses enfants laissés-là, en pleine incompréhension. Même si Marie a conscience de ce tourbillon, elle ne luttera pas contre elle-même, contre son Moi plus fort qu’elle, elle plongera dans l’abîme pour se sentir exister, même maladroitement, même mal, jusqu’à la folie. Juste pour respirer.
6 commentaires:
Ton billet m'intrigue... Je note !
je n'ai pas encore lu cet auteur mais je pense que ces sujets sont trop pessimistes pour moi...
Trés joli billet... j'avais bien aimé ce livre également. Bon retour parmi nous :-)
< Theoma : moi, c'est Olivier Adam qui m'intrigue, et m'attire irrémédiablement...
< C'est bien aussi, avec la littérature (ou même l'art en général) de se faire bousculer. De nous faire aller là où on ne voudrait pas nécessairement aller. C'est même sa force.
< Emma : J'ai pas sorti de Champomy, ni de Banga... Désolé :)
Banga, Champomy, c'est la rentrée des classes qui te fait cet effet ou quoi :-) Enfin, pour la prochaine fois, sache que je ne bois que du champagne !
Il t'a plu alors ?
Pourquoi est-ce que je trouve les couvertures de l'Olivier plombantes depuis quelque temps ?
J'ai bien fais de m'aventurer par ici ce matin, moi...
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