La dernière fois que j’avais entendu parler de Daniel Keyes, c’était dans ma prime jeunesse (ouuuh, c’est loin ma bonne dame !!!...) et la lecture de Des fleurs pour Algernon dont je revois encore la couverture en Livre de Poche. Patient. Hôpital. Souris. Cobaye. C’est ce qu’il m’était resté en mémoire… Alors forcément, retrouver l’auteur crapahutant autour d’un cas médical majeur n’était pas vraiment surprenant. En effet, ces 1001 une vies là, sont un voyage dans un pays que l’on n’imaginerait pas même en rêve.
Billy Milligan est un petit américain plus que moyen et depuis son enfance maltraitée, il trimballe une personnalité multiple composé de 24 « habitants » plus ou moins vivaces et présents dans sa vie de tous les jours. D’abord incrédule, parfois sceptique, le corps médical se range finalement devant le fait accompli : Billy n’est pas un et un seul. Billy est une multitude d’êtres s’appropriant son apparence, avec leur Histoire, leur enfance, leur force, leur faiblesse, leur violence, leur douceur… Selon son environnement, Billy et ses autres lui ont appris à apparaître et disparaître, à changer de voix, d’accents, de sexe et de talents. Physiquement. Intrinsèquement. Billy est un personnage de roman, fascinant, le malheur (pour lui) voulant qu’il ait réellement existé et que ses crimes présumés (viols, braquage) doivent être punis par une Justice américaine hermétique et aveugle à ses maux.
Autant le dire tout de suite, j’ai failli abandonner la lecture du livre au bout de 100 pages sur les 637 qu’il compte. Clairement partagé en trois parties, l’ouvrage débute par un descriptif médical et peu littéraire du cas Billy. A coups de rapports médicaux, d’approches nécessaires pour tenter de comprendre, de mettre au jour les différentes personnalités de Billy, Daniel Keyes se contente d’être un scribe méticuleux, ce qui peut le rendre ennuyeux. Puis le livre s’engouffre de façon assez maline dans la vie de son triste héros. L’auteur, qui est choisi par Billy Milligan et ses avocats pour raconter son histoire dans un ouvrage, fait ainsi vivre les différentes personnalités de ce malade comme des personnages indépendants, existants par eux-mêmes. Ils se parlent, se répondent, apprennent à vivre ensemble et à gérer leur cas. Tous deviennent comme familiers du lecteur qui les reconnaît instantanément à leurs tics de langage, leurs comportements et leurs frayeurs ou leurs bombages de torse. Tour à tour trouillard, intelligent, violent, séducteur, timide, petit garçon et même fille, Billy Milligan tente de s’en sortir par une thérapie qui demandera du temps pour passer de la dissociation à la construction d’un seul être. La troisième partie du livre mettra à mal toutes les bonnes volontés du monde. Celle de Billy, d’abord, puis celle des psychiatres qui tentent de lui redonner sa vie. La Justice, les peurs d’une société civile et médiatique, sont aux aguets. Elles drainent incompréhension, haine, démagogie politique et violence. Un schéma bien connu.
En s’impliquant dans ce livre, Daniel Keyes fait œuvre de défricheur de mystère. Il ne juge pas. Il a rencontré et écouté Billy Milligan se raconter lorsqu’il réussissait à être lui-même. Il a rencontré aussi les médecins qui ont tenté de le soigner, les infirmiers présents au jour le jour, sa famille… Le portrait fait est minutieux, sans misérabilisme, sans arrogance… Le parti pris journalistique rend le récit fluide et accessible. La simplicité du propos tranche singulièrement avec la complexité du cas. Ce n’est pas le moindre de ses tours de force, même si le livre peut sembler (un peu) long, parfois.
Billy Milligan est un petit américain plus que moyen et depuis son enfance maltraitée, il trimballe une personnalité multiple composé de 24 « habitants » plus ou moins vivaces et présents dans sa vie de tous les jours. D’abord incrédule, parfois sceptique, le corps médical se range finalement devant le fait accompli : Billy n’est pas un et un seul. Billy est une multitude d’êtres s’appropriant son apparence, avec leur Histoire, leur enfance, leur force, leur faiblesse, leur violence, leur douceur… Selon son environnement, Billy et ses autres lui ont appris à apparaître et disparaître, à changer de voix, d’accents, de sexe et de talents. Physiquement. Intrinsèquement. Billy est un personnage de roman, fascinant, le malheur (pour lui) voulant qu’il ait réellement existé et que ses crimes présumés (viols, braquage) doivent être punis par une Justice américaine hermétique et aveugle à ses maux.
Autant le dire tout de suite, j’ai failli abandonner la lecture du livre au bout de 100 pages sur les 637 qu’il compte. Clairement partagé en trois parties, l’ouvrage débute par un descriptif médical et peu littéraire du cas Billy. A coups de rapports médicaux, d’approches nécessaires pour tenter de comprendre, de mettre au jour les différentes personnalités de Billy, Daniel Keyes se contente d’être un scribe méticuleux, ce qui peut le rendre ennuyeux. Puis le livre s’engouffre de façon assez maline dans la vie de son triste héros. L’auteur, qui est choisi par Billy Milligan et ses avocats pour raconter son histoire dans un ouvrage, fait ainsi vivre les différentes personnalités de ce malade comme des personnages indépendants, existants par eux-mêmes. Ils se parlent, se répondent, apprennent à vivre ensemble et à gérer leur cas. Tous deviennent comme familiers du lecteur qui les reconnaît instantanément à leurs tics de langage, leurs comportements et leurs frayeurs ou leurs bombages de torse. Tour à tour trouillard, intelligent, violent, séducteur, timide, petit garçon et même fille, Billy Milligan tente de s’en sortir par une thérapie qui demandera du temps pour passer de la dissociation à la construction d’un seul être. La troisième partie du livre mettra à mal toutes les bonnes volontés du monde. Celle de Billy, d’abord, puis celle des psychiatres qui tentent de lui redonner sa vie. La Justice, les peurs d’une société civile et médiatique, sont aux aguets. Elles drainent incompréhension, haine, démagogie politique et violence. Un schéma bien connu.
En s’impliquant dans ce livre, Daniel Keyes fait œuvre de défricheur de mystère. Il ne juge pas. Il a rencontré et écouté Billy Milligan se raconter lorsqu’il réussissait à être lui-même. Il a rencontré aussi les médecins qui ont tenté de le soigner, les infirmiers présents au jour le jour, sa famille… Le portrait fait est minutieux, sans misérabilisme, sans arrogance… Le parti pris journalistique rend le récit fluide et accessible. La simplicité du propos tranche singulièrement avec la complexité du cas. Ce n’est pas le moindre de ses tours de force, même si le livre peut sembler (un peu) long, parfois.
1 commentaire:
J'ai toujours été fascinée par les dédoublements de personnalité (et là autant dire que c'est largement plus qu'un "dédoublement" !). Je note donc; qui à survoler la première partie si c'est trop long (je dis ça mais je suis sûre que je n'oserai pas ! mdr !)!
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