lundi 29 août 2011

La septième vague" de Daniel Glattauer - Editions Grasset


C'est peut dire que la suite de "Quand souffle le vent du nord" de l'auteur était attendue au tournant. Un premier opus (sur)prenant sur la forme et le fond, a séduit la planète lecteurs en moins de temps qu'il n'en faut à un internaute pour appuyer sur la touche Envoi de son mail en cours. Avec uniquement des échanges de mails entre Emmi et Leo, ses deux "héros", Daniel Glattauer avait construit une histoire tel un flirt fait de turbulences, de fuites et de rapprochements sans boucler la boucle pour cet homme et cette femme jouant virtuellement au chat et à la souris...

Avec "La septième vague", Leo est de retour des Etats-Unis après des mois d'absence. Il manque tellement à Emmi qu'elle en est à écrire dans le vide d'une boite mail qui n'existe plus, puis qui soudainement revit et voit Leo lui répondre. Le couple qui n'en est pas un, peut dès lors reprendre ses échanges... virtuels. Une fois encore, les mots sont des épées, des épines ou des caresses... Ils transpercent parfois plus que de raison les émotions à fleur de peau des protagonistes, ils s'ingénient à séduire, balloter et scruter l'âme de l'Autre avec les égarements nécessaires à un plongeon dans les sentiments exacerbés. Emmi et Leo se voient, se parlent, règlent leurs comptes aussi bien personnels qu'intimes. Ils tentent de faire place nette dans la vision qu'ils ont de leur vie respective. Mais aussi, ils trichent un peu, se voilent la face ou même mentent par omission... Ils retrouvent cette intimité chaste qui les voit inexorablement s'apprivoiser et se comprendre comme jamais personne n'a pu le faire avec eux jusqu'à présent.

Avec cette suite, "La septième vague" se révèle moins surprenant. L'effet de surprise du précédent livre joue un peu moins. L'auteur a d'ailleurs l'intelligence, dès les premières pages, de mettre fin au suspense qui taraudait de part en part le lecteur avide de savoir si oui ou non (BORDEL !), Leo et Emmi allaient (ENFIN !) pouvoir se rencontrer... S'il ne l'avait pas fait, nous tournerions encore et encore en rond. En 348 pages, Glattauer nous gratifie d'un scénario bien ficelé qui ose le rebondissement et les explications. On est moins transporté par cette virtualité là, mais il n'en reste pas moins que cette suite réussie rend la vie est tout petit peu plus belle. Et par les temps qui courent...