jeudi 19 juin 2008

"La vie rocambolesque et insignifiante de Brad-Pitt Deuchfalh" (illustré par Diego Aranega) - M6 Editions

Quoi, tu ne connais pas le blog de Brad-Pitt Deuchfalh ? Ben non. Quoi, tu ne l’as jamais lu ? Ben nan. Tu plaisantes ? Ben nan. Bref, j’avais l’air malin quand je racontais à quelques interloqués interlocuteurs que ma lecture (papier) du moment était La vie rocambolesque et insignifiante de Brad-Pitt Deuchfalh. Parce que, paraît-il, blogosphèriquement parlant le Brad est un cador, une star, un mythe, une légende… Alors pour faire classe, j’ai mis des gants de cuir, un smoking queue de pie et un chapeau haut de forme pour lire 286 pages agrémentées de (quelques) illustrations bien senties de Diego Aranega (oui, je ne le connais pas non plus, et je ne sais pas si c’est aussi grave, docteur ?).

Donc. Maintenant. Le livre. Inutile de tourner autour du pot, la famille Deuchfalh est comme toutes les familles. Ou presque. Un père pasteur, une mère plus tout à fait là à la suite d’un accident, un grand frère, une sœur et… Brad. Adolescent pas tout à fait fini, mal dans sa peau (qui-change-mais-c’est-pas-sale), plus enclin à la glande, aux potes, aux émois turlupinants sur des photos vues en page centrale de certains magazines et à la blagounette potache tendance scato, Brad crapahute et triture sa vie en chapitres qui ressemblent à s’y méprendre à des posts blogueux. Et ça n’est pas un reproche, puisque de fait, on retrouve là-dedans, un rythme, le style d’un p’tit gars de 14 ans et un soucis scrupuleux d’être dans la surprise et la chute finale à chaque fin d’historiettes liées entre elles.

Parce que la famille de Brad, c’est tout un poème et le souci de l’auteur (il va gueuler si je l’appelle comme ça ?) est manifestement de ne jamais charger la barque en s’attardant, en digressant… Ce qui l’intéresse, c’est l’instantanéité, la formule qui fait mouche histoire de nous permettre de glousser tranquillement, égoïstement, dans notre coin. C’est finalement aller à l’essentiel en laissant tout de même traîner habilement quelques bribes d’humanité touchantes (notamment des fulgurances sur le personnage de la mère assez prenantes). On a bien conscience que ce livre est en liberté, que c’est une récréation… Une vraie récréation avec un bout de pain et quelques carrés de chocolat noisette dedans. Miam.




Le site : Brad-Pitt Deuchfalh