mardi 7 octobre 2008

"Après, Fred Chichin est mort" de Pascale Clarke - Editions du Seuil


Il y a Elle. Il y a Lui. Il y a Sarkozy et Cécilia. Il y a le Festival de Cannes, Jude Law, Norah Jones, Wong Kar-Wai et My Blueberry Nights. En boucle. Pascale Clarke divague son roman Après, Fred Chichin est mort. Avec son journal de bord, la narratrice traîne son mal être entre Paris, alors qu’un nouveau président découvre les lambris de la République, et Cannes où la projection du premier film américain d’un Chinois renvoie tel un miroir les errances d’un couple en bout de course. Elle scrute et gratte l’indicible, s’apitoie complaisamment sur un monde un quart politique, un quart people, un quart artiste, un quart télévisuel, mais qu’elle réfute faussement sur le mode agaçant et entêtant je ne suis pas eux…Et pourtant. En crachant dans la soupe, Pascale Clarke s’adonne au plaisir masturbatoire de la phrase qui fera systématiquement jolie et bien ficelée. Et prétentieuse. On baille. On tapote du pied, espérant que cela lui passera.

Puis la Séparation. Après six ans de vie commune. Abandonnée comme une vieille chaussette, la narratrice trouve soudainement, miraculeusement, les mots (maux)… Pascale Clarke met enfin les tripes sur le comptoir, dérive dans les souvenirs, dans les objets d’un quotidien qui n’est plus. Dans ce nouvel espace qui devient le Vide, elle déambule groggy, martelant le néant alors que la vie continue de New York à Paris. De Paris à Cannes. On croyait nager mollement dans le superficiel et puis finalement, on découvre une femme qui pleure. Une histoire qui s’achève. Douloureuse. Comme toujours. Il aura juste fallu un peu patienter.


Le blog de l'auteur : Pascale Clarke