lundi 4 août 2008

"Un homme" de Philip Roth - Editions Gallimard


La mort rôde. Tenace. Implacable. La vie, aussi. Tout commence par les obsèques d’un homme, celui qui finira sa vie sur une table d’opération. Tous sont là, de gré ou de force, par obligation, par attachement ou par rancune tenace. Parce que la vie de cet homme est banale, elle est universelle. De son enfance avec son précieux frère, des parents aimants, le parcours est de 75 ans fait de heurts, d’erreurs, de grands mensonges, de petites réussites, de fausses promesses, d’égarements, de tromperies, de mariages (trois), d’enfants (trois), d’un métier de publicitaire, d’argent facile mais aussi d’une effroyable et pesante solitude, au bout du compte. Comme tout un chacun ?

Philip Roth a ce génie-là. Il embarque les destins sous le bras pour un périple de simple humanité, chaotique, où l’être n’est qu’humain. Il y a dans ce livre une grâce clinique, il y a les arrogances de la pleine santé et les faiblesses de l’âge qui viennent à bout des rêves ensevelis sous les décombres d’un sable (é)mouvant. Il y aussi dans ce livre, l’irremplaçable, la vie que l’on ne mène qu’une seule et unique fois, sans la partie gratuite d’un retour possible. Les regrets s’amoncellent et les illusions se perdent alors que le mot fin s’écrit en filigrane. Mais perceptiblement. Parce qu’un jour il faudra que cela cesse. Avec ou sans amours. Inéluctablement.


A propos de Philip Roth, j’ai déjà parlé de son livre « Complot contre l’Amérique », ici