mercredi 20 février 2008

"Chroniques de l'asphalte 1/5 : le temps des tours" de Samuel Benchetrit - Editions Julliard

A peine terminée la lecture de son très bon premier roman, Récit d’un branleur, vous pouvez vous attaquer sans haine et sans crainte au 1er opus de Chroniques de l’asphalte. Ambitieux, l’auteur inaugure ici le projet de cinq livres autobiographiques qui débutent avec ce 1er tome assez court : Le temps des tours. Et rien de tel, pour commencer, que… l’enfance. Samuel Benchetrit vit et respire la banlieue. C’est là, dans sa tour, qu’il raconte les habitants de son immeuble. Chaque chapitre est un étage, des tranches de vie de voisins, le plus souvent attendrissantes : M. Stern qui ne veut pas payer les charges pour l’ascenseur, la famille Bouteillé endeuillée, qui couche avec qui en allant sortir les poubelles… Les tout, les riens d’une vie en communauté, des habitants parfois soudés, mais aussi souvent seuls et abandonnés.

Mais il y a aussi les copains, l’école de loin, les petits larcins, les caïds aux petits pieds, ceux qui feront peur plus tard… La solidarité, le soutien, les amitiés, les abandons d’une vie pas facile pour tout un chacun. Et dans ces instantanés, Samuel est l’observateur privilégié, l’acteur parfois malmené d’un monde cruel où il ne se débat pas forcément. Parce qu’à son jeune âge, toutes les horreurs de son monde sont normales et au bout du compte pas si terribles que ça. Une histoire, son histoire, où s’entremêlent innocence et nostalgie, lucidité et impassibilité. Et puis, déjà, ce besoin et l’envie d’ailleurs… C’est sûr, là, il connaîtra ses premières épreuves comme ses premiers émois, ses premières trouilles comme ses premières sensations d’humanité. C’est là qu’il deviendra lui. Âpre, perçant, drôle et sombre, ce 1er tome a cette légèreté d’une vie qui débute…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'avais bien aimé ce roman, on y sourit beaucoup et je compte bien me procurer les autres...

Anonyme a dit…

< Mme : le second tome de ces chroniques est paru l'été dernier... Il m'attend sur sa pile. J'en parlerai ici. Un jour.