mercredi 7 avril 2010

Deux films : "Helen, autopsie d'une disparition" de Christine Molloy & Joe Lawlor et "Solutions locales pour désordre global" de Coline Serreau



"Helen, autopsie d'une disparition"

Ecrit, produit et réalisé par : Christine Molloy & Joe Lawlor
Casting : Annie Townsend, Sandie Malia, Dennis Jobling…
Nationalité : britannique
Genre : drame
Durée : 1h19
Sortie : 7 avril 2010

Quel voyage étrange que ce « Helen » coréalisé par Christine Molloy et Joe Lawlor. En 1h19 seulement, cet objet filmé pas tout à fait identifié débute par un envoûtant générique bercé d’une lumière douce et paisible au ralenti lascif et entêtant. Puis, au vif du sujet, le spectateur plonge dans la disparition inexpliquée d’une adolescente et l’enquête qui va avec… Mais voilà, le film ne s’attarde pas là. Trop facile. Il préfère suivre Helen, une jeune adolescente effacée qui prendra la place de la vraie disparue pour aider à la reconstitution policière du drame. On s’immisce dès lors dans des méandres aux relents du thriller cette fois philosophique. Les réalisateurs ont fait appel à des acteurs amateurs au jeu très scolaire pour un film semblant allier fiction et documentaire. Ils se focalisent sur l’absence d’identité et ce passé qui manque à cette orpheline, comme un trou béant dans son histoire qui n’existe pas. Ils prennent leur temps, suivent Helen dans la découverte de son contraire absolue pour se construire : une fille aimée de ses parents, bien dans ses baskets et accompagnée d’un petit copain.
De cette intimité là, ils nous emportent un peu perdu dans des plans séquences qui s’intercalent pendant que la voix-off, celle d’Helen, s’adresse à la disparue, s’interroge sur son propre sort et sur ses envies d’autre chose. Molloy et Lawlor s’adonnent à une réalisation résolument minimaliste malgré une musique omniprésente, matant du coin de l’œil Gus Van Sant façon « Elephant ». Dans cette déambulation parfois maladroite, il y a de quoi rester sur le bord de la route, coincé entre perplexité et ennui pour cette jeune fille en quête d’elle-même, qui marche dans les pas du malheur à la recherche de sa renaissance. Rien de tout à fait malsain dans ce premier long métrage, mais cette ambition juste prégnante que le vide ne demande qu’à se combler d’humanité.



"Solutions locales pour désordre global"


Réalisateur : Coline Serreau
Durée : 1h53
Nationalité : française
Genre : Documentaire
Sortie : 7 avril 2010

Allo, la terre ?! C’est à un retour au pas de charge vers la terre nourricière que Coline Serreau (« Trois hommes et un couffin », « Saint-Jacques… La Mecque »…) nous convie dans son documentaire. Parcourant le monde (Inde, Afrique, Amérique du Sud, Ukraine… France), la réalisatrice est en effet partie à la recherche de ces gens qui chaque jour travaillent à leur modeste échelle à ce que l’agriculture ne soit plus le cobaye consentant des laboratoires, des produits chimiques et des groupes industriels qui l’ont saccagée ses 70 dernières années.
Film clairement militant à l’heure où la taxe carbone à la française tombe aux oubliettes et que le Sommet de Copenhague n’est plus qu’un lointain souvenir, « Solutions globales…. » trace un sillon salvateur et motivant à la rencontre de chercheurs, d’agriculteurs, d’associations, de fondations, de philosophes… Ils fournissent un éclairage sérieux, ludique et plein bon sens sur ce qui pourrait faire simplement changer les choses : ne pas tricher avec la terre en lui injectant des substances qui pollueront non seulement ses productions mais aussi qui hypothèqueront l’avenir de l’humanité en matière alimentaire. Malgré un constat aux relents apocalyptiques, le documentaire propose des solutions étonnamment communes d’un continent à l’autre. C’est avec l’espoir et les convictions d’une avant-garde que Coline Serreau met en scène son message : Retroussons-nous les manches, à notre niveau ! Petits champs deviendront grands… Le film essaime les bonnes volontés pour la bonne cause, mais cela suffira-t-il… Une révolte ? Non, sire, c’est une révolution (à faire).

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