Casting : Anna Mouglalis, Mads Mikkelsen, Elena Morozova, etc.
Sortie en salle : 30 décembre 2009
Durée : 1h58
1920. Paris. Coco Chanel, qui vient de perdre son grand amour dans un accident de voiture, rencontre Igor Stravinsky, réfugié dans la capitale avec femme et enfants pour cause de révolution russe. La célèbre couturière propose au musicien qui n'est pas encore une gloire incontestée d’héberger tout son petit monde dans une maison aux abords de Paris, à Garches. La passion amoureuse et le besoin de création qui unira les deux peuvent alors commencer…
Le fiévreux réalisateur de Dorberman n’a pas fini de nous étonner après la controverse qui avait animé critiques et grand public lors de la sortie de son dernier film, Blueberry. Il rebondit dans le temps et nous propose aujourd'hui la livraison d’un nouveau film passionné où se croise le destin de deux figures du 20ème siècle. Jan Kounen réunit en effet deux acteurs principaux ô combien concernés : une Anna Mouglalis exceptionnelle en Coco à la fois sombre, sûre d'elle-même et indépendante et l'acteur Danois Mads Mikkelsen (Casino Royal…) tout en intensité, tiraillé entre sa famille, ses sentiments et la création musicale. Le film tisse une toile implacable des amours aussi brutales que puissantes d’un couple illégitime à la recherche des émotions et de leurs démons, en route pour leur mythe. Jan Kounen filme ses personnages avec une précision chirurgicale, en laissant toutefois toute sa place à la ferveur, aux corps, aux regards, à ces souffles saccadés, aux souffrances… aux silences.
Alors que ces enchevêtrements de sentiments transportent le couple adultère, la femme d'Igor (Elena Morozova, émouvante), amoindrie, malade, trahie, tente sauver ce qui peut l'être, ravalant sa fierté pour faire survivre sa famille et son couple. Les deux femmes savent, et Kounen laisse sa caméra régner en maître, subtile, sans manquer une miette des douleurs dans cette soudaine tragédie de la séparation non souhaitée. Là où le festival de la vérité prend le pas sur les non-dits enfouis, le réalisateur fait corps avec ses personnages. Il les scrute, les devine et les réinvente alors que la musique écorchée de Stravinsky transcende les sentiments de la plus belle des façons tandis que celle de Gabriel Yared s'imbrique subtilement dans les atmosphères laissées vacantes.
C’est l'un des tours de force du film qui hypnotise le spectateur. Dans cette villa, les personnages s’observent, se chassent et se cachent dans un huis clos à la monotonie et à l'habitude feintes. C’est au gré de cet amour interdit, que Coco et Igor trouveront l’énergie et l’inspiration créatrice, chacun dans son domaine. Le parallèle est saisissant, décliné, passionnant : l’une est en route pour la gloire encore un peu plus planétaire avec son parfum Chanel n° 5 alors que l’autre œuvre à sa légende de musicien, jour après jour derrière son piano accompagné de multiples alcools.
Jan Kounen jongle admirablement entre Histoire et histoire, revisite la relation peu connue entre les deux génies et s’adonne à une mise en scène éblouissante qui prend son temps quand il le faut et s'enfièvre ensuite dans des mouvements magnifiques (ne ratez sous aucun prétexte la scène d’introduction qui reprend la Première huée du Sacre du printemps !). Un film sombre, mais lumineux. Un film violent, mais sensuel. Un film habité, mais libre… A l’image de ses protagonistes : beau et grand.
Sortie en salle : 30 décembre 2009
Durée : 1h58
1920. Paris. Coco Chanel, qui vient de perdre son grand amour dans un accident de voiture, rencontre Igor Stravinsky, réfugié dans la capitale avec femme et enfants pour cause de révolution russe. La célèbre couturière propose au musicien qui n'est pas encore une gloire incontestée d’héberger tout son petit monde dans une maison aux abords de Paris, à Garches. La passion amoureuse et le besoin de création qui unira les deux peuvent alors commencer…
Le fiévreux réalisateur de Dorberman n’a pas fini de nous étonner après la controverse qui avait animé critiques et grand public lors de la sortie de son dernier film, Blueberry. Il rebondit dans le temps et nous propose aujourd'hui la livraison d’un nouveau film passionné où se croise le destin de deux figures du 20ème siècle. Jan Kounen réunit en effet deux acteurs principaux ô combien concernés : une Anna Mouglalis exceptionnelle en Coco à la fois sombre, sûre d'elle-même et indépendante et l'acteur Danois Mads Mikkelsen (Casino Royal…) tout en intensité, tiraillé entre sa famille, ses sentiments et la création musicale. Le film tisse une toile implacable des amours aussi brutales que puissantes d’un couple illégitime à la recherche des émotions et de leurs démons, en route pour leur mythe. Jan Kounen filme ses personnages avec une précision chirurgicale, en laissant toutefois toute sa place à la ferveur, aux corps, aux regards, à ces souffles saccadés, aux souffrances… aux silences.
Alors que ces enchevêtrements de sentiments transportent le couple adultère, la femme d'Igor (Elena Morozova, émouvante), amoindrie, malade, trahie, tente sauver ce qui peut l'être, ravalant sa fierté pour faire survivre sa famille et son couple. Les deux femmes savent, et Kounen laisse sa caméra régner en maître, subtile, sans manquer une miette des douleurs dans cette soudaine tragédie de la séparation non souhaitée. Là où le festival de la vérité prend le pas sur les non-dits enfouis, le réalisateur fait corps avec ses personnages. Il les scrute, les devine et les réinvente alors que la musique écorchée de Stravinsky transcende les sentiments de la plus belle des façons tandis que celle de Gabriel Yared s'imbrique subtilement dans les atmosphères laissées vacantes.
C’est l'un des tours de force du film qui hypnotise le spectateur. Dans cette villa, les personnages s’observent, se chassent et se cachent dans un huis clos à la monotonie et à l'habitude feintes. C’est au gré de cet amour interdit, que Coco et Igor trouveront l’énergie et l’inspiration créatrice, chacun dans son domaine. Le parallèle est saisissant, décliné, passionnant : l’une est en route pour la gloire encore un peu plus planétaire avec son parfum Chanel n° 5 alors que l’autre œuvre à sa légende de musicien, jour après jour derrière son piano accompagné de multiples alcools.
Jan Kounen jongle admirablement entre Histoire et histoire, revisite la relation peu connue entre les deux génies et s’adonne à une mise en scène éblouissante qui prend son temps quand il le faut et s'enfièvre ensuite dans des mouvements magnifiques (ne ratez sous aucun prétexte la scène d’introduction qui reprend la Première huée du Sacre du printemps !). Un film sombre, mais lumineux. Un film violent, mais sensuel. Un film habité, mais libre… A l’image de ses protagonistes : beau et grand.
Le site : Coco Chanel & Igor Stravinsky
1 commentaire:
Je n'ai jamais vu jouer A. Mouglalis (quel nom entre parenthèses, en l'écrivant, je me rends compte qu'il possède bizarrement autant de majesté que de sonnorités peu élégantes). Ce film n'a pas fait grand bruit, et là tu m'intrigues !
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