samedi 12 janvier 2008

"La disparition de Richard Taylor" d'Arnaud Cathrine - Editions Verticales

Richard est parti. Du jour au lendemain. Sans laisser d’adresse à sa femme et à son enfant qui vient de naître, sans laisser de pistes. Mais là où l’auteur aurait pu nous raconter l’histoire de ce type, ses faits et gestes en expliquant le pourquoi, le comment de tout cela… rien. Ou si peu. Cathrine a choisi d’évoquer son personnage central au travers de femmes qu’il a croisé, marié, rencontré et même par celle qui l’a enfanté. Au fil des chapitres, chacune d’entre elles laisse émerger quelques bribes, des indices, des on dit sur Richard, être commun, dont la seule vérité semble être qu’il a toujours bien fait ce qu’on lui a dit de faire. Toujours. Puis un jour, à même pas 30 ans, vient la prise de conscience, ou plutôt l’abandon : il faut partir pour suffoquer et survivre, même mal. Entre désamour filial, indifférence et errance, c’est le parcours en pointillé d’un personnage sans aspérité, sans envie et presque sans mémoire mais qui fascine ces femmes par son renoncement et son absence intime. Elles tombent sous le charme, se détruisent, ne comprennent pas ou rejettent en bloc ces non-dits dans des monologues qui décrivent au scalpel les heures ou les instants partagés.

Si dans ce livre on recherche des explications, des clés, c’est sans doute peine perdue. Si l’on cherche à comprendre, on s’éloigne. Si l’on cherche l’universalité dans ce quotidien presque ennuyeux, on se trompe un peu. C’est un livre qui nous renvoie à une seule chose : nos mystères. Impénétrables, enfouis… Il ne s’agit ici que de se dire il est parti, voilà tout. Et finir par ses larmes.

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